Le titre c’est la théorie de la basket
Et puis y’avait ce jeune homme de 26 ans
Venu chercher la vie dans la capitale politique
Et puis, il y’avait sa femme, ma mère
18 ans d’âge en mariage ou en cage
En tout cas, soumise et sage
Il y’avait leurs débuts, leurs ébats et leurs débats
Leur matelas par terre dans une terre battue
Dans laquelle je fut conçu
Dans les années 80, personne ne fut confus
Car avec 100 francs on pouvait repousser la famine
Loin du seuil de sa famille
A cette époque le makossa était pur
La vie était belle
Demande à Dina Bell ou à Toto Guillaume
IL n’y avait pas de toto dans ce royaume
On écoutait Amiyo’o
Le président s’appelait Ahidjo
Et puis il y’avait ma naissance a l’hôpital central
De Yaoundé, ce mains dures qui me tiraient par le cou
Les cris de ma mère ce couteau qui coupa
Ce bout de chair qui me reliait à elle
Dans quel monde avais-je atterri?
C’était Yaounde, couleur latérite
Et puis y’avais mes premier pas
Ces plats de bouillie
Que savait si bien faire ma mère
Le salaire de misère de mon père
Ses problèmes, ses charges
Les parties de foot au quarter New Bell
Avec les boites de conserve ramassées à la poubelle
Et puis y’avais l’école publique primaire
Pour les désœuvrés, Ce pain a l’eau sucrés
La poussière de la cour d’école
Nos haillons, les beignets haricots
Le tableau noir, nos dysenteries amibiennes
Nos recréations s’animaient bien
Quelques instants pour oublier nos existences d’amphibiens
Et surtout les coups de fouets de l’instituteur
Autant de fautes autant de coup de fouet
Ces noëls sans jouets
Et le seul jus d’orange de l’année offert par occasion
Lors de la circoncision
Et puis y’a eu l’arrivée de la CTV en 1984
Juste un peu de vie, ébahi devant les premières images
De l’occident une seule télé dans le quartier
30 enfants chez le voisin pour voire les miracles du blanc
Je me souviens de l’ours qui chantait au rossignol, Collargol
Ou de la malheureuse clémentine
A cette époque, même les dessins animes souffraient autant
Que nous les petits noirs.
On rêvait d’être des héros devant des films de capes et d’épée
A cette époque, Eto’o aurait remplacé Mbappe Lepe.
Et puis c’était la première massue que je reçût
La mort de mon papa ensuite l’éloignement de ses frères
La dispute des biens, on se loupe de si peu
Je venais juste d’avoir mon C.E.P.E.
Et y’avait cette uniforme au collège
Rouge pour certains, gris ou bleu pour d’autres
Dans nos collèges camerounais on aurait dit
Des combinaisons d’incarcérés dans les prisons américaines
Et puis y’avait les mains brulées de ma mère
Au bord du feu et a l’huile, au bord de la route, à vendre des beignets.
Eh…pour que nos études ne soient pas au bord de la déroute
Et puis y a eu de ce foutu collège
Les dernières Nike que ma mère ne pouvait m’offrir
La puberté, la frustration, le complexe, le regard des autres, les plans.
Et puis y’a eu Maïmouna, c’est elle la plus belle fille
Du collège elle qui m’a brise le cœur
Qui m’a dit Reezbo tu as des baskets trouées
Oui , et puis y a eu mes premiers rêves, être pilote
Médecin ou avocat, qui se sont brises très tôt
Apres le bac, quand la veuve m’a dit: je ne veux plus
Et puis y’a eu longkak: Eboo, Reezbo, DarX
Et puis y’a eu Ak Sang Grave
Les salles pleines, le succès l’argent la télé
Les faux amis et tout ce qui en suit
Ca s’appelle la théorie de la basket trouée
Celle qui donne envie de se battre
My man rest in peace Ak Sang Grave 2010
C’est juste l’histoire de tous, de chacun d’entre nous (C’est ma vie ouais)
C’est juste les larmes de la rage de nos vies (de ma vie ouais)
C’est l’histoire de tous de chacun d’entre nous (de chacun d’entre nous)
C’est juste l’envie de défoncer les portes (défoncer les portes)
Coucou | CHARLOTTE DIPANDA | ||
Muyengue | GRACE DECCA | ||
Mama Oh Mba | BEN DECCA | ||
Ndolo Bukate | CHARLOTTE DIPANDA | ||
Dipita Lam | BEN DECCA |